Blessures émotionnelles, comprendre nos défenses - Psy Perpignan

Publié le 17 septembre 2025 à 12:38

Nos blessures cachées : comprendre la fuite, la rigidité, le contrôle et la dépendance affective

Il y a, en chacun de nous, des zones sensibles qu’on apprend très tôt à protéger. Des blessures qui ne se voient pas, mais qui façonnent notre manière d’aimer, de réagir, de nous défendre. 
Ces « failles », loin d’être des faiblesses, sont souvent la preuve de notre incroyable capacité à survivre.
Découvrons ensemble comment certaines de nos attitudes – fuir, se raidir, vouloir tout contrôler ou s’accrocher aux autres – sont en réalité des mécanismes de défense nés de blessures plus anciennes.

 

1. La fuite : quand s’éloigner devient une armure

Fur, ce n’est pas seulement prendre ses jambes à son cou. 
C’est aussi éviter les conflits, se réfugier dans le travail, la rêverie, les écrans… tout ce qui met une distance entre nous et une émotion trop douloureuse.

Ce que l’on ressent : une fatigue intérieure, le sentiment de ne jamais être vraiment « là », ou la peur d’être happé par la tristesse ou la colère de l’autre.

La blessure possible : souvent, derrière la fuite se cache la peur du rejet. Peut-être, enfant, n’avons-nous pas trouvé un regard qui accueille nos émotions. Alors nous avons appris qu’il valait mieux s’échapper que risquer de souffrir encore. 

 

2. La rigidité : tenir debout coûte que coûte

Certaines personnes se construisent comme des forteresses. Elles s’accrochent à des règles, des principes, une discipline stricte, parce que le chaos leur est insupportable. 

Ce que l’on ressent : un besoin constant de « tenir », la peur de se laisser aller, une crispation qui fatigue le corps et l’esprit.

La blessure possible : la trahison ou l’insécurité. Peut-être que dans l’enfance, l’environnement a été imprévisible ou décevant. Se raidir est alors devenu un moyen de ne plus être pris au dépourvu.

 

3. Le contrôle : quand tout maîtriser rassure

Contrôler, ce n’est pas seulement vouloir que tout soit parfait. C’est tenter d’éloigner l’angoisse en ayant prise sur les moindres détails : l’emploi du temps, les réactions des autres, les projets. 

Ce que l’on ressent : une vigilance permanente, un besoin d’anticiper, la peur que tout s’effondre si on relâche un instant. 

La blessure possible : la peur de l’abandon. Quand on a grandi avec le sentiment que tout pouvait basculer – une séparation, un parent instable, un climat émotionnel fragile – le contrôle devient une manière de se protéger du vide.

 

4. La dépendance affective : chercher dans l’autre la preuve qu’on existe

La dépendance affective, c’est ce besoin presque vital d’être aimé, rassuré, validé. Comme si notre valeur dépendait du regard de l’autre. 

Ce que l’on ressent : une angoisse quand l’autre s’éloigne, la peur de ne pas être « assez », le sentiment de se perdre dans la relation. 

La blessure possible : le manque d’estime de soi, souvent nourri par une enfance où l’amour reçu semblait conditionnel : « Sois sage, sois parfait, et alors tu seras aimé ».
On apprend alors à se définir par le besoin de plaire ou de sauver. 

 

Ces mécanismes nous ont protégés… mais ils ne sont pas une fatalité

Ces stratégies ont eu, à un moment, une fonction vitale : elles nous ont permis de grandir, de tenir bon.
Mais à l’âge adulte, elles peuvent nous enfermer.
Bonne nouvelle : ce qui a été appris peut se transformer.

Reconnaître la blessure : mettre des mots sur ce qui fait mal est déjà un pas immense.

S’offrir un espace d’écoute : un thérapeute, un groupe de parole, une relation de confiance permettent d’apprivoiser ces peurs.

Accueillir nos émotions : plutôt que les fuir ou les contrôler, apprendre à les sentir et à les exprimer en sécurité.

 

Un chemin vers soi

Ces failles ne font pas de nous des êtres « cassés », mais des personnes profondément humaines.
Chaque mécanisme de défense raconte l’histoire d’une adaptation courageuse.
En prendre conscience, c’est déjà commencer à écrire une nouvelle page : celle d’une vie plus libre, où nos blessures ne dirigent plus nos choix mais deviennent une source de compréhension et de force intérieure.

 

Souviens-toi : il n’y a pas de honte à avoir des failles. Elles témoignent de la beauté de ce qui en nous a voulu survivre.
Et c’est en les regardant avec douceur que l’on peut enfin se rapprocher de ce que l’on est vraiment.

Références

Anna Freud, Le Moi et les mécanismes de défense, 1936.

John Bowlby, Attachement et perte, 1969-1980.

Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, 2000.

Donald W. Winnicott, Jeu et réalité, 1971.